The PRETTY THINGS I Sebastian F. SORROW I 18 décembre 1968













On s'en doutait un peu, mais désormais, c'est sûr. Les BEATLES sont courts. 


Méritants, bien sûr, besogneux, toujours, brillants, à l'occasion, mais bon, poussifs. Enfumé par Syd BARRETT d'un côté, torpillé par les PRETTY THINGS de l'autre, qu'il était, le Sergent Poivre.

Forts de l'incruste de TWINK le c(r)amé, les PRETTY THINGS synthétisent la pop en 40 minutes. Et vu votre propension au collage, je crains que ça ne déroule trop vite pour vos oreilles. On va essayer de suivre. Bon courage. J'ai peur.

SF SORROW IS BORN. L'entrée acoustique, immédiate, se rassure des subtiles résonnances du sitar spolié aux voisins réacs du studio de chez-Smith-en-face. Sans même gueuler, Phil MAY défie le micro, sûr de lui, comme s'il entamait un come-back alors même que sa carrière démarre. Sans trop prévenir, le premier solo nain défie les lois du théorème de Bert JANSCH (du nom du célèbre géomètre acoustique), noyé dans les méandres glissées d'organistes marteniens gorgées des larynx post-pubères de ses semblables de génie. BRACELET OF FINGERS. La plus profonde des mélancolies étreint votre petit coeur de fiotte. Dick, insensible à votre état, vous ponte le coronaire de son omniprésente wah-wah militaire. Et alors que vous comptiez reprendre votre souffle, l'interlude aux contrepoints sitarés achève de vous ronger l'occiput. Vous vous souvenez maintenant de l'intro, mais vous n'avez plus le temps de revenir en arrière. SHE SAYS GOOD MORNING. Une trique sèche comme un coup de beat. A moins que ce ne soit l'inverse. Le service après-vente tient à vous informer que les projections de glottes et de germanium pourraient vous faire regretter de ne pas avoir souscrit à l'extension de garantie lors de l'acquisition de vos enceintes, bande de rachos. PRIVATE SORROW. Maniéré juste ce qu'il faut (et non buriné ad lieb à la Dear Prudence, si tu préfères), le petit arpège liminaire vous conduit tout droit vers le motif flûte-folk fracturé, vrillant comme une charolaise dans son hachoir. 20 secondes de bridge superflu avant de se prosterner une nouvelle fois devant les gorges déployées de nos idoles. Votre pouls bat la Renault Chamade. Celui de TWINK s'emballe.
Je ne me remettrai jamais de ce coup de caisse claire.
BALLOON BURNING.
De ce riff tétanique.
De ce moignon infecté par les barbelés d'un manche aussi lisse.
De ces polyphonies retardées.
De ce riff tétanique.
De ce moignon infecté par les barbelés d'un manche aussi lisse.
De ces polyphonies retardées.
De ce riff tétanique, ce riff tétanique.
Du pont réverbé dans l'insondable oubli de l'au-delà de ce riff tétanique.
De ce solo. De cette rythmique.
De l'enclenchement, imperceptible, de l'insidieuse wah-wah (1'59 ?).
Moignon, Polyphonies, Tétanos, Oubli.
DEATH. Je ne sais pas s'ils pouvaient blairer Stevie WINWOOD, mais le fait est qu'ils font partie des rares êtres humains capables de rectifier aussi naturellement les excès de suffisance millimétrée du jeune morveuxBARON SATURDAY. Geignard, Dick souille le sol du studio à coup de médiator. Mais quand les femmes de ménage découvrent le bordel, ça gueule sec à travers les plaintes d'orgues de cirque, prolongés du magistral fond de gorge rocailleux de Waller. Une vraie porcherie où les toms se cassent la gueule, vites dépassés par un charley lui-même submergé par le fatal écho. On balaie. THE JOURNEY. Une pleine tartine de folk banjoisé, mielleuse à souhait, envahit votre glotte jouissive, délicatement enrobée d'allers retours vocaux transmutés, sans prévenir, en jam aux flashbacks traumatisants. GLING. I SEE YOU. GLING. La révélation, reverbée à mort. WELL OF DESTINY. Certes. TRUST. J'en peux déjà plus tellement c'est bon. OLD MAN GOING. Je ne sais pas si c'est à cause de Pinball Wizard ou du riff pompier, mais le rêve s'achève. Malgré le germanium pâteux. LONELIEST PERSON. C'est beau, mais c'est fini.

Les quatre bonus tracks ajoutés à la dernière réédition, brouillons classieux de SF SORROW, sont à écouter dans l'ordre proposé. Bien vu. 

Defecting Grey

Mr Evasion
Talkin' About the Good Times
Walking Through My Dreams

Rab

BBC Sessions (1964-1973) 
29'30-39': Balloon Burning / S.F. Sorrow Is Born /She Says Good Morning


Vidéos  
ALEXANDER in Whats good for the goose 
WHY, des Byrds, Cologne, 1969, dément
PRIVATE SORROW, ORTF (avec Twink en mime).
BARONSATURDAY, Paris (Fac de Nanterre ?)
DEATH,idem 

Dick TAYLOR guitare lead, chant
Phil MAY chant, textes, peintures 
John POVEY orgue, sitar, percussions, chant
Wally ALLEN (Waller) basse, guitare, chant, vents, piano
TWINK (John Charles ALDER) batterie

Enregistrement Abbey Road Studios, nov. 1967-sept. 1968.
Produit par Norman SMITH.

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