Cette obscure galette sonne le glas du permis à points.
Enchevêtré comme les colonnes de Paestum (ou comme les tours de la Défense, mais c'est plus péjoratif), le riff guitroductif t'embarque sur l'A86, file de gauche offerte, humiliant de ton regard hautain les avaries séculaires de la glissière mobile d'affectation... Les cheveux gras au vent, tu saisis à pleines paumes le volant plastique. Pour compenser ton âge de petite taille, tu as cru bon gratter à l'ongle rongé l'autocollant A, éternel stigmate du viol mental que les moniteurs d'auto-écoles t'ont fait subir, toi, qui a le droit de voter, mais pas comme eux. Kowalski post-pubère, t'aurais bien aimé sangler ton frein à main, faire crier tes jantes à la place du chanteur. La distance de sécurité qui te sépares du Hummer immatriculé dans le 92 s'amenuise à mesure de l'avancée du point de croix du 8ème guitariste. Et alors qu'après 3'30 d'absence tu parviens enfin à passer la 4ème pour mieux toiser ta victime alto-séquanaise, ton pied droit relâche la pression, instinctivement, conscient de l'emballement démesuré de ton enthousiasme adolescent. Tu as quand même 30 ans, je te le rappelle. Ce qui ne t'empêche pas de te coller, pour la route, Joy, qui est pourtant le titre précédent. Pauvre gars.
Enchevêtré comme les colonnes de Paestum (ou comme les tours de la Défense, mais c'est plus péjoratif), le riff guitroductif t'embarque sur l'A86, file de gauche offerte, humiliant de ton regard hautain les avaries séculaires de la glissière mobile d'affectation... Les cheveux gras au vent, tu saisis à pleines paumes le volant plastique. Pour compenser ton âge de petite taille, tu as cru bon gratter à l'ongle rongé l'autocollant A, éternel stigmate du viol mental que les moniteurs d'auto-écoles t'ont fait subir, toi, qui a le droit de voter, mais pas comme eux. Kowalski post-pubère, t'aurais bien aimé sangler ton frein à main, faire crier tes jantes à la place du chanteur. La distance de sécurité qui te sépares du Hummer immatriculé dans le 92 s'amenuise à mesure de l'avancée du point de croix du 8ème guitariste. Et alors qu'après 3'30 d'absence tu parviens enfin à passer la 4ème pour mieux toiser ta victime alto-séquanaise, ton pied droit relâche la pression, instinctivement, conscient de l'emballement démesuré de ton enthousiasme adolescent. Tu as quand même 30 ans, je te le rappelle. Ce qui ne t'empêche pas de te coller, pour la route, Joy, qui est pourtant le titre précédent. Pauvre gars.
Assuré de ta misérable victoire, tu scrutes d'un oeil faussement désinvolte ton rétroviseur intérieur (avec l'arbre magique kobaien, qui pendouille, oui). Le vilain tank de l'ouest parisien ne semble pas apprécier les queues de poisson. Sa vitre fumée au bois d'hêtre s'ouvre. Impassible, la conductrice manucurée monte le volume de son auto-radio. Avec platine vinyl intégrée, bien sûr. En guise d'insulte, elle laisse échapper sa manie du moment, le riff-miroir, pourrait-on dire.
Moins couillu, donc plus élégant.
Moins couillu, donc plus élégant.
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