MOGUL THRASH I 1971


Enregistré par Eddy Offord en juin 1970

Graham McCALLUM Cover Vomi 
Brian AUGER piano

Passionné de gastro-entérologie, je me permets de vous soumettre la contemplation furtive de ce visuel nauséeux, ce génocide oculaire, vous défiant ainsi de ne pas souhaiter attenter à la vie du graphiste, fer de lance du mouvement "lie-de-vin".


Quel crime inavouable ai-je commis pour devoir subir les remontées acides les plus progressives répétées jusqu'à ce que mort ad lieb ? L'acquisition en Nice Price de Close To the Edge ? L'écoute insomniaque de Emerson, Lake and Palmer enterré sous ma couette ?
Si j'avais su, je me serais abstenu de ces errances adolescentes. Ca m'aurait sans doute évité qu'une pleine pelletée de cuivres me dégueule les riffs les plus attendus de l'année, renforcés des roucoulades de toms chevelus, comme si les Panzers zeppeliens ne passaient pas suffisamment à la radio; que des doigts ambitieux tricotent une gerbe de wah aussi prévisible que la position du napperon tricoté par ta grand-mère un dimanche pluvieux devant Drucker après trois verveines perdues dans la lecture du télé Z de la semaine dernière; de confondre un trompettiste professionnel avec un kazooiste prépubère; de supporter des plaintes métaphysiques sur la pertinence des points cardinaux; et qu'une nouvelle lampée de cuivres me rappelle, juste à temps, de racheter des produits d'entretien haut de gamme.

Une fois mon envie irrépressible de vider mon estomac gavé des boursoufflures de cette logorrhée sonore assouvie, je gobe l'Oxyboldine de circonstance.
La cuvette lustrée, je saisis mon casque.
Je le branche sur la sortie Phones.
Je le mets sur mes oreilles.
Je monte le volume à un niveau exagérément élevé.
Je règle la balance comme je peux pour isoler au mieux la basse.

Et là, diagonalement vautré dans mon canapé sans âge, j'admire mon héros, l'inoubliable John WETTON, moins sujet aux perturbations digestives que moi. Manifestement en roue libre lors de la session et vraisemblablement peu impressionné par ses collègues, il part seul, loin, pour un long accompagnement improvisé, occasionnellement interrompu par les unissons nécessaires à l'octroi de son cachet. Un son d'une rare netteté, une précision optimale, une attaque constante, un groove permanent. Le tout empreint d'une glande qui fleure bon le génie.

Apparemment, la réédition CD chez Disconforme a été tellement douloureuse que tous les titres ont été réagencés n'importe comment. Les pauvres.

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